[ Skyline de Barcelone ] #7 Les tours du port olympique

Aujourd’hui, dans notre série [ Skyline de Barcelone ] on vous emmène à la plage, au pied des géants qui vous permettent en un seul coup d’œil, de situé le port olympique…et les plages. Ces emblèmes des Jeux Olympiques de 1992 vont nous permettre de comprendre comment Barcelone est devenue une ville balnéaire !

On entend souvent que Barcelone, avant, vivait dos à la mer. Pourtant, depuis ses origines, une grande partie de sa richesse s’est développée grâce à la mer et aux échanges commerciaux dans l’ensemble du bassin méditerranéen.

Oui mais voilà, le développement industriel de la ville surtout à partir des années 1850 va transformer la plaine de Barcelone : les usines et leurs cheminées vont pousser comme des champignons, les quartiers ouvriers vont se développer à une vitesse fulgurante et de nouvelles voies de communication vont permettre le transport des matières premières et des produits finis, prêts à être exportés. (voir notre visite à Poblenou)

La toute première ligne de chemin de fer va relier la ville de Barcelone à Mataró en 1848. Le trajet, sans les pauses, dure environ 35 min pour 28 km et la vitesse moyenne atteinte sur ce tronçon est de 47 km/h. Les voies longent la côte de Barcelone et du Maresme (au nord) et deviennent ainsi une frontière qui sépare la ville de la mer.

Aller à la plage, cela ne se faisait pas vraiment au milieu du XIXe siècle ! Tout d’abord parce que la mer était un espace lié au commerce ou à la pêche. De plus, de nombreuses usines s’étaient installées au bord de la mer (et de la ligne de chemin de fer) et en ont profité pour y déverser leurs eaux usées. De plus, une partie de la plage s’était transformée en zone de « barracas« , des bidonvilles où se s’étaient installés les migrants arrivés en masse pour travailler dans les usines catalanes. Pour finir, ce n’était pas dans les mœurs d’aller se baigner : accès rendu difficile par la ligne de chemin de fer, dangerosité (beaucoup de gens ne savaient pas nager), eaux polluées. La tradition de la plage et des bains de mer s’est seulement développée dans les années 1920.

Barcelone vivait donc dos à la mer jusqu’à ce qu’un événement de portée internationale vienne transformer la capitale catalane en une ville balnéaire : les Jeux Olympiques de 1992. Outre les infrastructures dédiées aux épreuves, la ville va connaître une profonde réorganisation de ses axes de communication et de sa façade littorale.

La ligne de chemin de fer va devenir souterraine pour abolir la frontière qu’elle représentait pour la ville. Les rues perpendiculaires à la mer vont donc désormais déboucher sur 4 kilomètres de plage nouvellement aménagées. On créera des promenades (passeig Maritim) pour que les habitants et les visiteurs venus pour les JO puissent profiter du littoral. Dans les années 1980, le slogan de la campagne de communication autour de tous ces travaux, c’est « Barcelona, posa’t guapa » (« Barcelone, fais-toi belle »). On va embellir ce nouvel espace côtier : les statues et autres œuvres d’art vont être placées stratégiquement sur tout le long du front de mer, comme c’est le cas du fameux Peix d’Or de Frank Gehry.

Les tours du port olympique

Le port olympique est lui une construction dédiée aux épreuves nautiques des Jeux Olympiques. Pour faire la transition avec le village des athlètes situé derrière, deux tours immenses (pour l’époque) vont marquer à jamais la skyline de Barcelone en devenant l’emblème des travaux réalisés pour les JO.

Ces deux tours sont aussi surnommées les tours jumelles car elles s’élèvent toutes les deux à 154 m de haut, 40 étages à la Torre Mapfre et 44 pour l’hôtel Arts. Au moment de leur construction, les deux tours étaient les seconds édifices les plus hauts d’Espagne, après la tour Picasso de Madrid. Depuis, elles ont été largement détrônées.

La tour MAPFRE est la première à être terminée. Pendant longtemps, elle a hébergé la célèbre compagnie d’assurance, dont les bureaux étaient répartis sur plusieurs étages. Aujourd’hui, la compagnie a déménagé à Sant Cugat, mais loue les espaces ce qui fait que la tour est occupée à environ 70%. On y trouve notamment le Consulat allemand et des entreprises liées au monde digital. Au pied, on trouve un centre commercial.

Son architecture est plutôt originale avec sa façade composée de fenêtres orientées vers le sol. La tour se transforme alors en miroir géant. Le reste de la structure extérieure est réalisé avec de l’acier inoxydable, le même qu’on utilise dans la construction navale. Eh oui ! On est à deux pas de la mer ! Au sommet, on trouve un héliport qui devait permettre des liaisons entre l’aéroport et cet endroit de la ville. Mais pour des raisons évidentes de nuisances sonores, on a réduit son usage aux urgences uniquement.

À ses côtés, la tour de l’Hotel Arts, est comme son nom l’indique, un hôtel qui n’a pas été terminé à temps pour les Jeux Olympiques car inauguré seulement en 1994. La structure est composée de verre, d’aluminium et d’acier peint en blanc ce qui lui donne son look si particulier. Dans cet hôtel 5 étoiles, on trouve un total de 483 chambres, des appartements de luxe, des salons et une terrasse panoramique (à quelques mètres du sol) avec piscine d’où on profite de la vue sur la plage, à deux pas du Peix d’Or !

Ces deux tours se repèrent de loin et sont devenues un incontournable de la skyline de Barcelone, on ne pouvait donc pas passer à côté !

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